La gestion des données représentait un défi pour les clients d’Alix Muller.
Les propriétaires de PME ont sollicité son aide. Au milieu des années 90, Alix venait tout juste de lancer sa carrière en tant que professionnel en comptabilité et finance.
Mais, ses clients ne se doutaient pas qu'il était aussi passionné de longue date des systèmes de gestion.
En 1999, inspiré par les défis de ses clients, Alix fonde Commsoft Technologies, la société d'exploitation de l’ERP cloud Fidelio.
Il va sans dire que les logiciels ERP d'aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux de 1999.
Avec sa perspective unique en tant que professionnel financier et fondateur d'une entreprise technologique, nous avons interrogé Alix sur les questions que pourraient se poser les chefs d'entreprise envisageant une transformation numérique.
Notre entretien a été modifié par souci de clarté et de concision.
Est-ce que la pandémie et la prévalence du travail à distance ont fait en sorte que les dirigeants d’entreprises sont plus ouverts aux transformations numériques et aux logiciels ERP ?
La pandémie a été, avant tout, un important signal d'alarme pour de nombreux entrepreneurs, et je dirais même un réveil brutal pour ceux qui n’étaient pas prêts ou qui pensaient avoir tout leur temps pour effectuer leur transformation numérique.
Personne ne peut dire que les dirigeants d’entreprise ne connaissaient pas les outils numériques à leur disposition. La transition vers les systèmes de gestion et le télétravail était évidente depuis des années.
Les entreprises qui auraient fait le choix d’une transformation numérique il y a dix ou quinze ans auraient eu un avantage pendant la pandémie.
Aujourd’hui, compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre et de la mondialisation, les entrepreneurs n’ont pas d’autres choix que d’investir dans une transformation numérique. S’ils ne le font pas, ils sont pénalisés.
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Que dites-vous aux dirigeants d'entreprises qui hésitent à investir dans les technologies numériques (y compris les ERP) par peur d’un faible retour sur investissement ?
Souvent, les chefs d’entreprises perçoivent la transformation numérique comme une dépense au lieu d’un investissement. Cette perception négative les rend plus frileux quand vient le temps d'agir.
Du simple point de vue du comptable, c'est un peu compliqué de calculer le retour sur investissement d’une implantation ERP ? plus compliqué, disons, que de calculer le retour sur investissement d’un équipement qui remplacera quelques employés dans une installation.
Le calcul de votre ROI doit aussi tenir compte des coûts engendrés par le fait d'opérer une transformation numérique en retard par rapport à vos concurrents. Nous avons des clients qui investissent d’énormes sommes dans les technologies juste pour rester en phase avec la concurrence et maintenir leur part du marché sur le long terme.
Si vous tenez compte du besoin d'automatiser certaines tâches, de la pénurie de main-d'œuvre, du besoin d'offrir aux employés des outils efficaces, alors l’implantation d’un système de gestion intégré devient presque une nécessité.
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Quelles sont les idées fausses les plus courantes des dirigeants d'entreprises en lien avec les systèmes ERP ?
Des histoires d’horreurs d’implantations qui ont mal tourné
On pourrait attribuer cette fausse perception aux histoires d’horreurs que nous avons tous entendues sur des implantations en TI très coûteuses ou mal opérées ? dont celle plus récemment de la SAAQ. (La transition mal préparée vers les services en ligne de la Société d'assurance automobile du Québec a eu des répercussions graves sur le service à la clientèle dans ses 162 succursales.)
La peur que l'entreprise change
Mais il peut aussi y avoir des craintes liées au changement des processus internes de l'entreprise. L'organisation qui implante un ERP doit revoir la planification de ses tâches et restructurer certains processus internes.
Les entrepreneurs peuvent hésiter à favoriser ses changements organisationnels, qui peuvent inspirer la crainte chez certains employés, à un moment où le manque de travailleurs fragilise les entreprises.
L’implantation d’un système ERP n'est pas une «panacée». On doit entreprendre ce genre de projet pour les bonnes raisons et lui donner le sérieux qu’il mérite, en ne minimisant surtout pas le temps et le travail requis.
Sous-estimer le projet
Les entrepreneurs ont cette perception erronée que l’implantation sera simple et sans heurts.
C'est surtout le fait de sous-évaluer le travail, la mobilisation dans l’organisation et l’effort que chaque employé devra déployer qui mène à ces histoires d’implantations problématiques de systèmes de gestion.
Tout changement dans une entreprise est complexe. Il y a un aspect opérationnel et un aspect humain. Bien que la technologie se simplifie, l'aspect humain demeure aussi complexe, avec la gestion du changement, la modification des processus et la formation des employés.
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À votre avis, quelles tendances technologiques auront un impact majeur sur les systèmes ERP dans les prochains 12 à 24 mois ?
L’industrie 4.0 et les mégadonnées sont, à mon avis, les priorités à court terme.
C'est difficile pour un entrepreneur de prendre des décisions éclairées si ses données ne sont pas fiables. Et ce n'est pas une tâche facile pour une organisation d’intégrer toutes ses fonctions, ses données internes et ses données relatives à l’équipement en un seul système et de s'assurer que tous collaborent lorsqu’ils l'utilisent.
Sur le long terme, l’IA ajoutera beaucoup de valeur en analysant toutes ces données internes en temps réel et en offrant aux gestionnaires des suggestions pratiques.
De plus, je pense que l’IA prendra les données internes et les compilera afin de les analyser avec les données de l'environnement externe, comme les tendances du marché, les prévisions économiques et les rapports météo, pour finalement offrir aux décideurs des propositions plus précises et précieuses.
L'adoption du modèle SaaS (logiciel-service) pour les ERP est en croissance constante. Qu'en pensez-vous ?
Je ne prévois pas de ralentissement de cette croissance. Les modèles SaaS ont deux principaux avantages: premièrement, ils simplifient l'acquisition et l’implantation d’un système de gestion.
Deuxièmement, leurs frais de mise en marche sont bas. L'entreprise n’a pas d’investissements majeurs à faire en infrastructure informatique, ni en maintenance, ni pour faire évoluer le logiciel.
Compte tenu de la pénurie de talents actuelle, trouver les bonnes personnes pour maintenir un logiciel ERP local serait compliqué.
Toutefois, une mise en garde, et je l'ai mentionnée plus tôt : les entrepreneurs ne devraient pas commettre l'erreur de sous-estimer le travail nécessaire à la mise en place et à l'application d'un système d'information intégré.
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Quelles sont les tendances en matière de logiciels ERP et comment Fidelio tient compte de ces développements?
Pendant la pandémie, le monde a vu comment la mobilité a transformé notre façon de travailler.On pouvait prendre nos rendez-vous par téléphone pour se faire vacciner et recevoir nos confirmations par courriel.
Chez Fidelio, on a un site web pour le service client, et une application qui permet de consulter les données en temps réel et de recevoir des notifications au besoin et avoir l’heure juste sur ses stocks. On a aussi une application qui permettait de s’intégrer aux autres systèmes.
Pour toutes ces raisons, et pour d’autres aussi, la mobilité sera une fonction clé de la transformation des systèmes de gestion.
Je pense qu’envoyer une facture par la poste aujourd’hui, c'est dépassé. Recevoir et consulter des documents électroniques, peu importe où l’on se trouve ? tout ça fait partie d’une stratégie de numérisation de l’information qui est essentielle pour la plupart des entreprises aujourd'hui.
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Comment Fidelio perçoit la personnalisation dans l'environnement de l’ERP ?
Nous travaillons de très près avec nos clients. Nous adaptons notre application selon leurs besoins ou en fonction des exigences du marché qui influencent nos clients.
Par conséquent, on intègre de nouvelles fonctions à l’application ou l’on modifie notre interface de programmation afin que Fidelio fonctionne encore mieux avec les autres produits et systèmes sur le marché.
La place qu’occupe la technologie dans la gestion d’une entreprise augmente en fonction de la spécialisation des besoins des clients.
Mais, il faut maintenir un équilibre. Avec le temps, on ne devient pas des spécialistes de tous les secteurs. Toutes les fonctions possibles ne sont pas nécessairement à développer. On trouve un équilibre entre l’équipe de développement des produits et nos clients.
Plus tôt, on parlait de mobilité, de service client, d’intégration avec l’équipement de production afin d’obtenir des données en temps réel sur la fabrication, et des rapports qui intègrent en temps réel les informations requises par les programmes gouvernementaux ? tous ces changements sont le fruit de la collaboration avec nos clients.
Cette collaboration est au cœur de notre philosophie de partenariat avec nos clients de sorte que l'application actuelle répond précisément aux besoins des PME.
Que font les fournisseurs de logiciel ERP afin d’améliorer l’expérience client (UX) et la convivialité de l’interface ?
Une des grandes forces de l’application Fidelio, qui la place au-dessus de la mêlée, c'est la simplicité de son utilisation et la compréhension intuitive qu’en a l’utilisateur lorsqu’il travaille avec.
Pour les PME, qui sont nos clients cibles, cette simplicité augmente la rapidité sur le plan de la formation des employés et de l’implantation.
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Qu'est-ce qui vous a incité à adopter cette stratégie axée sur la convivialité?
Depuis toujours, notre but est de servir les PME.
Donc, son utilisation simplifiée en combinaison avec ses coûts de démarrage peu élevés, le temps de formation plus court et la faible maintenance résultent en une application qui permet aux PME de plus facilement tirer profit d’une transformation numérique.
Les coûts liés au piratage des données et aux cyberattaques ont augmenté pendant la pandémie. Fidelio fonctionne dans le nuage de Microsoft Azure. Est-ce que l’application porte une attention particulière à la cybersécurité ?
En plus des autres avantages d’un logiciel SaaS, la sécurité est intégrée afin de contrer les cyberattaques et les intrusions.
Bien sûr, Azure offre ses propres mesures de sécurité, et notre équipe de développement a aussi soigneusement développé des fonctions qui assurent la redondance, la restauration des données, la sauvegarde de copies et d’autres fonctions semblables.
Pour la troisième année consécutive, Commsoft Technologies, la société d'exploitation de Fidelio, se trouve dans le top 100 des fournisseurs de solutions selon le rapport des normes sectorielles du Channel Daily News.* Ç’a été une surprise ?
Pas vraiment. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance.
Au cours des années, nous avons investi énormément dans notre application et nos technologies. Ça nous a permis de demeurer au sommet de la pyramide depuis une vingtaine d'années.
Lorsqu’on s’est lancé, il y devait y avoir 15 ou 20 développeurs de logiciels au Québec. Aujourd’hui, il n'en reste que quelques-uns.
Si nous y sommes parvenus, c'est en partie grâce à notre équipe dévouée et déterminée, mais aussi grâce aux partenariats que nous entretenons avec nos clients. Ils nous ont vraiment aidés à créer le logiciel tel qu’il est aujourd’hui.
*Le classement est déterminé à partir des chiffres d'affaires fournis par les entreprises du secteur des technologies de l'information de tout le Canada.