Les gouvernements veulent aider votre entreprise à lancer sa transformation numérique.
Vous pourriez penser «vraiment?!?».
Ou même: «Qui a le temps ou l’expertise pour traiter avec le gouvernement? Son fonctionnement est obscur. »
Pas vraiment. Du moins, certains spécialistes peuvent vous aider.
Les gouvernements québécois et canadien sont en réalité très ouverts aux entreprises en croissance qui cherchent à améliorer leur productivité grâce à des investissements dans la technologie et les processus d’affaires. Les progiciels de gestion d'entreprise (ERP en anglais) sont de mise pour l’obtention de certaines de ces subventions gouvernementales.
Afin d’avoir les réponses à certaines de vos questions les plus urgentes, nous nous sommes entretenus avec M. Michel Plouffe, cofondateur de Lefebvre Plouffe Consultants. Depuis 2012, le cabinet de conseil montréalais aide les PME performantes à obtenir du financement gouvernemental en vue de leurs projets d’innovation et de croissance.
Plouffe et son cofondateur, M. Dominique Lefebvre, sont ingénieurs industriels et détenteurs d’un MBA en plus de posséder 35ans d’expérience en matière de financement gouvernemental.
Voici ce que nous avons appris.
Les critères d’admissibilité aux programmes de financement varient. Ils peuvent inclure certains facteurs économiques comme le nombre d'employés, le revenu minimum, la localisation des équipements utilisés ou le secteur d'activité. Par exemple, le gouvernement québécois favorise les entreprises des secteurs manufacturier et de la technologie, entre autres.
Ce financement gouvernemental peut prendre plusieurs formes : des prêts sans intérêt, des crédits d’impôt, des contributions non remboursables (c.àd., des subventions).
Pour le financement lié aux ERP, les entreprises québécoises et canadiennes sont admissibles à au moins cinq programmes (voir la liste à la fin de cet article).
«La première est le temps, surtout pour les dirigeants de petites et moyennes entreprises», souligne M. Plouffe. D’autres préoccupations majeures sont les suivantes:
Certains dirigeants d'entreprises peuvent avoir déjà fait des demandes de subventions qu’ils ont trouvées trop compliquées. Ils sont donc moins enclins à s’impliquer de nouveau dans le processus.
Est-ce que tout le travail investi dans la demande de financement en vaut le coût? En réponse à cette inquiétude, M. Plouffe offre l’exemple suivant:
Supposons que votre bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) équivaut à 5% de vos ventes. Si vous recevez une subvention de 100 000$, cela représente deux millions de dollars en ventes.
Combien de temps investiriez-vous dans un projet qui vous ferait gagner un montant équivalent à une vente d’une valeur de deux millions de dollars? Cette réponse permet souvent de recadrer le processus de demande de financement pour le dirigeant.
Certains experts chargent des honoraires pour le projet et d'autres chargent à l'heure. Certains consultants demandent un nombre minimum d’heures en plus d’un pourcentage du financement reçu. Un bon nombre de consultants sont rémunérés exclusivement selon un pourcentage du financement reçu par l'entreprise.
«Dans presque tous nos contrats, nous nous entendons avec le client sur une rémunération en fonction de nos résultats, dit M. Plouffe.Nous sommes donc payés seulement lorsque nos clients le sont. Ils aiment cette entente parce qu'elle démontre que nous sommes engagés dans leur réussite.»
Les dirigeants responsables de la sélection de consultants doivent tenir compte des quatre critères suivants:
Si votre comptable, votre banquier ou une autre source fiable vous recommande un consultant, c'est certainement un vote de confiance. Mais, lorsque vous vérifiez ses antécédents professionnels, posez-vous les questions suivantes:
Chaque demande de financement nécessite un suivi particulier tant de l'entreprise que du gouvernement. Les documents, dépenses et demandes de remboursements doivent être effectués et déposés à des moments précis. Le consultant peut-il vous offrir un tel soutien?
Souvent, les entreprises en croissance sont admissibles à différents types de financement gouvernemental réparti sur plusieurs années. Le consultant est-il capable de projeter ces possibilités dans le temps? Se comporte-t-il de manière à respecter cette vision?
Quel type de rémunération le consultant souhaite-t-il? Ce modèle de tarification assure-t-il la viabilité des demandes de financement?
La plupart des consultants adoptent un plan en quatre étapes,comme le suivant :
Les consultants s'assoient avec les dirigeants d'entreprise afin d’examiner leurs projets d’innovation et de croissance sur les prochains 24 à 36mois. Certaines questions seraient : Prévoyez-vous développer de nouveaux marchés? Exporter? Croitre sur le marché national? Investir dans la technologie ou les processus afin d'augmenter votre productivité?
Par le fait même, le consultant s’informe sur l'histoire de l’entreprise et sa situation actuelle. Cette discussion pourrait révéler que l'entreprise est admissible à un financement qui dépasse celui pour l’implantation d’un système ERP.
«Une fois que l’on comprend mieux où l’entreprise veut aller et d’où elle vient, dit M. Plouffe, on peut voir s’il y a concordances entre les projets de l'entreprise et les critères des gouvernements.»
Les programmes de financement des gouvernements canadiens et québécois visent les entreprises en bon état financier qui souhaitent franchir le niveau supérieur. L'entreprise doit donc démontrer les qualités suivantes :
Une fois le programme de financement ciblé, le consultant prépare avec l'entreprise les documents requis pour la demande. Quoique chaque programme nécessite une documentation particulière, on demande couramment d'avoir un plan d’affaires suffisamment personnalisé.
Il est important de se rappeler que ces documents seront les outils de vente du représentant au gouvernement qui travaille sur votre projet. Ce représentant est votre vendeur au sein de l’organisme gouvernemental.
Donc, les documents dûment remplis doivent répondre de manière exacte et concise à toutes les questions qui pourraient lui être posées par ses supérieurs. Au moment de l’informer, n’oubliez pas de lui faire faire une tournée de votre entreprise. Un représentant bien préparé augmente vos chances d’obtenir rapidement une réponse favorable à votre demande de financement.
Pour le financement auprès du gouvernement fédéral, les demandes peuvent être complétées en anglais ou en français. Le gouvernement du Québec requiert les documents en français.
Comme mentionné ci-dessus, pour chaque demande, vous devrez assurer un suivi rigoureux avant, pendant et après (on espère) l'approbation du projet par le gouvernement. Les dépenses approuvées doivent être effectuées selon des délais précis. Les autres documents et demandes de remboursements doivent être complétés correctement et soumis à des moments précis afin d’assurer que votre entreprise puisse bénéficier pleinement du financement gouvernemental.
«Vous pensez peut-être que c’est comme demander à votre barbier si vous avez besoin d’une coupe, a dit M. Plouffe, mais lorsqu’on réfléchit bien aux inconvénients de faire cela [les demandes de financement] seule, je ne sais pas si ça vaut la peine d’économiser sur les honoraires.»
Les entreprises qui envisagent de faire leurs demandes de financement seules doivent se poser les questions suivantes :
Si vous ne pensez pas pouvoir répondre à ces questions dans l'affirmative, vous pouvez améliorer vos chances de réussir votre projet ERP en travaillant avec un consultant en demandes de financement gouvernemental.
Une entreprise qualifiée est rarement refusée.
Si c'est le cas, c’est probablement dû à une erreur. Il se peut que l’entité gouvernementale adéquate n’ait pas été contactée au moment opportun. Faire ce qu’il faut au bon moment est essentiel pour toute demande de financement.
Par exemple, on peut faire les demandes de crédits d’impôt de façon rétroactive, mais on doit faire les demandes de crédits, de prêts et de subventions des mois en amont.
Parfois, les entreprises sont pressées, et c'est souvent le cas de celles qui souhaitent investir dans un système ERP. Une solution possible est de diviser le projet en plusieurs étapes d'action. Les coûts admissibles peuvent alors être planifiés de manière à ce que le gouvernement puisse les prendre en charge en temps voulu.
Chaque année, les gouvernements canadiens et québécois octroient des milliards de dollars aux petites et moyennes entreprises. Si vous souhaitez élever vos opérations au niveau supérieur, pourquoi ne pourriez-vous pas bénéficier de montants pour la mise en place d’un ERP?
Les programmes gouvernementaux canadiens et québécois suivants offrent un soutien financier lié aux ERP :
Programme canadien d’adoption du numérique (PCAN)
Investissement Québec, Financement Productivité innovation
Michel Plouffe est cofondateur de Lefebvre Plouffe Consultants. Depuis 35 ans, le cabinet aide les entreprises à accéder au financement gouvernemental pour la réalisation de leurs projets de croissance et d’innovation. Communiquez avec Michel à mplouffe@consultantslp.ca